

Tabac et santé bucco-dentaire : en enjeu au cabinet
Le tabac nuit gravement à la santé bucco-dentaire. En tant que chirurgien-dentiste, vous pouvez agir encore plus efficacement en étant mieux formé. Prévention, repérage, sevrage : intégrez ces compétences dans vos traitements et pour améliorer la santé globale de vos patients.
Des pathologies buccales étroitement liées au tabagisme
La consommation de tabac, sous toutes ses formes, est un facteur aggravant majeur de nombreuses pathologies bucco-dentaires. Elle est surtout impliquée dans :
- Le retard de cicatrisation après intervention chirurgicale (extraction, implantologie).
- Les halitoses, les colorations dentaires et la diminution de la salivation,
- Les maladies parodontales : le tabac favorise l’inflammation chronique et l’accélération de la perte d’attache parodontale.
- Les lésions précancéreuses et cancers buccaux : les fumeurs présentent un risque significativement accru de leucoplasies, d’érythroplasies et de carcinomes épidermoïdes.

Les nouvelles formes de consommation à connaître : sachets de nicotine, e-cigarette, snus…
Face à une prise de conscience des dangers de la cigarette traditionnelle, l’industrie du tabac a développé des alternatives supposées « moins nocives » : e-cigarettes, tabac à chauffer, snus, « nicopods » ou « pouches ». Ces produits en sachets, très riches en nicotine (jusqu’à 20 mg/sachet VS 1 mg/cigarette classique), présentent autant de risques pour la santé orale tels que :
- des lésions inflammatoires des muqueuses,
- une altération du parodonte,
- une accoutumance rapide, favorisée par des arômes attractifs (fruits, bonbons…).
La première cible du marketing agressif de ces produits sur les réseaux sociaux sont les adolescents, accentuant leur risque d’entrée précocement dans l’addiction à la nicotine.

Comment repérer et agir au cabinet dentaire ?
Chirurgien-dentiste, vous êtes un acteur clé dans le repérage des comportements à risque, l’accompagnement et la prévention, notamment chez les jeunes (via les EBD par exemple), grâce à :
- Le dialogue avec le patient, notamment les jeunes, pour évoquer les nouvelles formes de consommation et leurs effets.
- L’observation clinique de signes évocateurs : colorations, lésions muqueuses, parodontopathies.
Adapter les soins en cas de consommation active (modulation des traitements, conseils spécifiques, produits apaisants pour sensibilités dentaires…).
Se former et intégrer l’aide au sevrage dans l’arsenal thérapeutique du cabinet
Vous rencontrez certains freins pour aborder la question du tabac et le sevrage : manque de temps, de formation, ou sentiment de légitimité ? Vous pouvez pourtant :
- Initier une intervention brève : interroger, conseiller, orienter vos patients.
- Prescrire des substituts nicotiniques lorsque cela est approprié.
- Utiliser les outils territoriaux (voir nos sources*) développés pour favoriser la coordination interprofessionnelle, partager les informations et suivre les patients sur le long terme.
- Vous former avec ADFDPC-Formation. Le tabagisme est abordé dans nos formations :
- la prise en charge du patient à risque dans un module dédié aux addictions : repérage, adaptation des soins, prévention. Formation en programme intégré DPC (les avantages du programme intégré).
- la dermatologie buccale à la fois dans la détection et le traitement des lésions tabagiques, mais aussi concernant les mélanoses tabagiques et plus généralement les cancers buccaux.
*Sources
• Santé Orale et Tabagisme. Livret d’aide à la pratique. 2021, https://www.respadd.org/wp-content/uploads/2022/10/Guide-sante-orale-Version-oct.-2022-BAT-1.pdf
• URPS des chirurgiens-dentistes des Hauts-de-France. Bibliothèque :
Tabacologie sur https://urpscd-hdf.fr/bibliotheque
• Guide de sevrage tabagique pour les professionnels de santé bucco-dentaire. Fédération dentaire internationale (FDI) : https://www.fdiworlddental.org/sites/default/files/2022-03/FDI%20Tobacco%20Cessation%20Guide%20FRA.pdf